Qui n’a jamais rêvé d’avoir tout le matos adapté pour chaque discipline effectuée ?
Ça représente un sacré budget et ça prend de la place, je ne suis pas sûr que ça satisfera toute la famille ! Ce premier article du blog Virevolte a pour but de recenser le matériel adapté à chaque discipline et comment on peut s’en sortir pour ne pas avoir 6 ailes et 5 sellettes.
Le parapente ouvre les perspectives de la montagne. On peut redescendre en volant pour s’éviter la descente à pied, on peut faire une approche en volant, on peut réaliser des combos en mixant des disciplines ou encore on peut rejoindre des faces sans se fatiguer sur des bambées interminables !
Avant de parler de matériel, on peut parler de discipline qui lie le parapente à la montagne.
Le Vol Rando
Cette discipline consiste à choisir une montagne selon les conditions météo et aéro du jour et de s’envoler pour une longue glissade vers le point de départ. Nous rentrerons pas dans les détails ici de savoir comment choisir sa rando en fonction des conditions mais nous y viendrons peut être sur un autre article.
Le Vol Rando/Cross
Celle-ci est un peu comme la précédente sauf que l’idée du marcheur/pilote est de faire un vol de distance au départ du sommet qu’il a atteint. Là c’est encore autre chose car le confort de la sellette est importante et la bonne connaissance de l’aile est aussi indispensable pour assurer dans les conditions thermiques rencontrées lors de ces genres de sorties.
Le Vol Bivouac
Cette discipline consiste à partir plusieurs jours pour traverser 1 ou plusieurs massifs en alternant la marche et le vol et en ayant tout le matériel de vol et le matériel de bivouac.
Le Paralpinisme
Cela consiste à grimper une voie en alpinisme estivale ou hivernale avec son matériel de parapente afin de redescendre en volant.
Qu’est ce que je veux faire ?
La première question a se poser, c’est de savoir ce qu’on veut faire en montagne. Si on est plutôt alpiniste, plutôt marcheur, plutôt traileur, plutôt à la recherche de vol de distance etc… Il est tout à fait possible de vouloir faire plusieurs choses mais est ce qu’on a le temps de tout faire où est ce qu’on se concentre sur ce qu’on sait faire pour éviter de s’éparpiller et d’avoir les yeux plus gros que le ventre et avoir du matos qui reste au fond du placard. Il vaut mieux se concentrer sur ce qu’on a le plus l’occasion de faire et vraiment utiliser son matériel plutôt que de vouloir faire tout et laisser de côté le matériel acheter pour rien.
Quel matos je vais prendre aujourd’hui ?
Plusieurs choses à réfléchir concernant le matériel de montagne…
La Sellette
Plusieurs possibilités de sellette s’offrent à vous
La sellette réversible
Cette sellette permet de transformer la sellette en sac à dos et du coup d’y pouvoir y loger son matériel de vol à l’intérieur. Elles sont souvent plus confortable que le string, il y a généralement un container de secours sous cutal. Il existe des sellettes réversibles comme la nouvelle CREST de Woody Valley qui sont très légère et très compact.
Les + : le 2 en 1, on économise le poids du sac. Le côté confortable
Les – : pas énormément de place, il faut s’efforcer à bien plier son aile
Ce type de sellette est vraiment bien pour les pilotes qui n’ont pas envie d’avoir trop de matériel et qui veulent aller en montagne régulièrement. Ca reste carrément moins compact que le string mais super plus confortable.
Le string
C’est la version la plus extrême en légèreté et en poids. La plus légère fait 102 g (F light ozone) mais il existe aussi des modèles sympas comme le SLIP de Air Design. L’avantage de cette dernière c’est qu’on peut y greffer un air bag et un accélérateur qui permet d’avoir une sécurité passive plus élevé.
Les + : le poids et la compacité
Les – : le confort et l’absence de protection, on peut vite avoir froid
Ce type de sellette est idéal pour le Run and fly ou le paralpinisme où notre seul souhait c’est de redescendre de la montagne en volant !
Le cocon Light
Aujourd’hui, un cocon léger peut avoisiner les 2 kilos, ce qui est vraiment très peu pour le confort que ca amène. De réalisation très complexe avec de plus en plus des protections gonflables avant le vol ce qui permet de réduire encore la compacité
Les + : le confort
Les – : le prix très élevé souvent, plus exigent en pilotage
On adoptera sans hésiter le cocon pour le Vol Bivouac et le Vol Rando Cross. Aujourd’hui, il y a l’Ozone F*Race qui est vraiment top. D’autres marques travaillent le cocon Light.
L’Aile
La Mono Surface
D’une incroyable compacité et légèreté. Une aile monosurface se fera complétement oublier dans le sac. Dans l’extrême, il y a la Run and Fly de Dudek qui est plus exigente en pilotage mais elle rentrerait dans une bouteille d’eau et pèse moins d’1 kilo. Plus abordable et quand même très légère, il y a la Skin 3 de Niviuk ou l’ UFO de Air Design.
Les + : la compacité et le poids et la facilité de pilotage ( très amorties en tangage et roulis)
Les – : la fragilité et le manque de vitesse
C’est une aile clairement destinée à descendre de la montagne. Vous opterez pour ce type d’aile pour faire de belles sorties de Paralpinisme ou bien pour tout simplement redescendre de la montagne après y avoir couru tout en haut sans s’être cassé le dos.
L’aile Montagne
Plusieurs constructeurs en conçoivent : Niviuk avec la Kode ou Air Design avec la Susi ou encore Sky Paragliders avec la Zoé. Ce sont des ailes double surface typé et conçues pour la montagne avec des matériaux plus légers que des ailes classiques et des profils plus adaptés à la montagne. Elles ont le mérite d’aller plus vite que les mono surface, d’avoir une meilleure performance mais elles restent moins compact avec un poids quand même intéressant.
Les + : la vitesse et la polyvalence
Les – : moins légère qu’une mono peau et moins compact.
Ce sont des ailes vraiment adaptées au vol montagne pur. Si quelques thermiques se trouvent sur notre chemin, on ne sera pas limité pour l’exploitation. Ces ailes sont également conseillées pour les régions où le vent ou la brise peut être soutenu.
L’aile légère
Aujourd’hui, la course du poids est lancée. L’ensemble des constructeurs ou presque, travaille une version « Light » de leur modèle de base afin d’attirer les pilotes vers cette discipline et alléger le sac.
Une aile légère est généralement plus vive à piloter. Le gonflage est facilité et le pilotage est plus ludique.
Une aile light reste très légère : + ou – 3 kg. Le gros avantage c’est qu’on peut l’utiliser un peu dans tous les cas, on gardera la performance classique de l’aile. Une aile light permet d’avoir une perspective de vol montagne mais également de rester sur site.
Elles existent dans toutes les homologations : de EN A à EN D
Les + : la performance
Les – : le manque de compacité et de légèreté
On adoptera ce type d’aile pour les vols rando, les vols bivouac et les vols randos cross où la performance de l’aile est importante pour le cheminement de notre aventure.
Le Casque
Normalement, c’est mieux d’avoir un casque homologué parapente. Après vous pouvez également adopter la légèreté en prenant un casque d’escalade ou un casque polyvalent. Ça c’est un choix personnel. On dégradera la protection passive sur un casque d’escalade mais on gagnera en légèreté..
Le Parachute de Secours
La grande question du parachute de secours. Aujourd’hui, il existe des parachutes de moins de 1 kg. Ils sont certes très cher mais ca permet de partir en montagne un peu plus serein.
Le choix de la prise d’un secours dépend de votre état d’esprit mais surtout de la pratique que vous avez. Si vous allez en montagne, décoller à des heures où la masse d’air est bien vivante, là il ne faut pas économiser sur le poids du secours, il faut le prendre absolument.
Pour une sortie matinale ou une sortie en paralpinisme hivernal on peut penser à prendre ou pas son parachute.
Là aussi c’est une appréciation de chacun. De nombreux pilotes ne partiront jamais en montagne sans le secours, d’autres réfléchiront aux différents risques et le prendront selon la discipline effectuée.
Il n’est pas obligatoire mais vivement recommandé.
Les Instruments
Pour le vol montagne, on va souvent poser sur des endroits sauvages et improvisés. Je dirais qu’il est pas mal d’avoir un instrument qui permet d’avoir la vitesse du vent pour le sens de posé ou le avoir des indications du vent en altitude pour la finesse etc.
Pour les vols bivouac ou les vol rando cross, il vaut mieux adopter un instrument de style Syride pour avoir les infos sur l’écran
Pour le paralpinisme et vol rando, pourquoi pas ne pas opter sur des instruments ultra light mais qui remplissent cette fonction comme le GPS BipPlus de Stodeus.
Du matos polyvalent
Certes, tout dépend de sa pratique mais il est possible de réduire ses dépenses en prenant du matériel polyvalent.
Une aile légère ne veut pas dire forcément qu’elle est destinée uniquement pour la montagne
Aujourd’hui une conception light ne veut pas dire vieillissement prématuré, cela veut dire qu’elle nécessite plus de soin pour éviter de l’abimer.
Si on a envie de voler sur site et qu’on veut aller de temps en temps en montagne, on sera capable de porter un pack à 7 kilos (sellette réversible, aile light, secours light). Cela nous fait 1 pack pour les sorties montagne.
Si on sort énormément en montagne et qu’on veut s’alléger on peut adopter l’aile montagne + un string un peut confortable
Si on fait beaucoup de montagne et d’alpinisme mais qu’on vole aussi beaucoup sur site alors opter pour un pack light + un pack ultra light avec une mono surface et un string (ça prend pas trop de place à la maison)
La conception du matériel fait qu’aujourd’hui, on a plus besoin d’avoir 3 ou 4 packs selon la discipline que l’on fait.
Beaucoup trop de pilotes gardent une aile de conception plus lourde pour voler sur site, une aile légère pour voler en marche et vol cross et ont une aile montagne ou monosurface. Pourquoi ne pas éliminer l’aile de conception plus lourde pour n’avoir que 2 packs et faire profiter un débutant de cette aile qui sera trop souvent stocké dans le garage…
En résumé, il ne faut pas s’envahir de matériel. Il faut savoir ce qu’on veut faire comme pratique et adapter son choix à ses envies… Après si on veut se faire plaisir, on peut mais en utilisant le matériel !
Bonne rando et grimpe à tous !